second jour à bord
8 H, Il n'y a pas beaucoup de vent ; le ciel est couvert mais ça
va sûrement se lever. Nous sommes par 47° nord et 4° ouest.
Cette nuit, nous avons navigué au moteur pratiquement dès
le début du quart 0 H - 4 H jusqu'à 6 H environ. Nous sommes
environ à 30 milles de la Pointe de Penmarc'h et notre vitesse est
comprise entre 0,4 et 0,9 noeud.
Cette première nuit à bord n'a
pas été terrible... la bannette n'est vraiment pas très
large [mes épaules touchent pratiquement des 2 côtés]...
A bord de La Recouvrance, j'avais également été gêné
[en fait, plus gêné] par l'étroitesse de ma bannette.
Ces bannettes "traditionnelles" ne sont vraiment pas faites pour
permettre à une personne polyarthritique de bouger quand elle a trop
mal... A bord d'Isbjørnen
II au Spitzberg, ma bannette n'était pas beaucoup plus large
mais la planche anti-roulis n'étant pas à poste en permanence,
j'avais une liberté de mouvement beaucoup plus importante.
Hier soir, au début du quart de 20 H - 24 H quand nous avons
établi toute la voilure, ça a été assez dur
quand même pour mes mains... il va falloir que je me "calme"
un peu sur les manoeuvres... Déjà hier soir, je faisais un
peu semblant... enfin, je ne tirais pas "comme un fou"...
Ce matin, le second tiers [de quart de 8 H à midi] assure le
lavage des ponts lors du "rôle propreté" de 8 H à
9 H.
11 H, le capitaine Boin nous présente l'histoire du Belem dans
le grand roof agrémentée d'images sur écran. Une des
photos présente le Belem [alors nommé Fantome II et appartenant
à E. Guinness, le brasseur irlandais] en 1925 au Spitzberg. Apparemment,
il est au mouillage dans Tempelfjorden aux falaises assez caractéristiques
[voir
ce fjord sur une image satellite détaillée du nord-ouest du
Spitzberg : le Tempelfjord est le petit fjord au fond de l'Isfjord -n°
23 sur la photo-].
Vers 13 H 30, 2 pigeons se reposent sur le gréement et notamment
les palans de bras de misaine babord.
En principe, cet après-midi, le vent
doit tourner au sud-ouest et souffler de 10 à 15 noeuds.
A 14 H, une initiation au matelotage est
proposée sur le gaillard : épissure, oeil, etc. Je ne fais
que regarder car je ne veux pas trop solliciter mes mains et notamment les
"pinces pouce-index" à tordre les bouts et tirer sur les
torons.
Contrairement aux prévisions, le vent reste très faible
et une montée dans la mâture est proposée sur la vergue
de grand-voile. La moitié [ou plus ?] des stagiaires y monte... je
reste sur le pont.
En fin d'après-midi, je passe une
bonne heure sur le gaillard à observer et écouter Alain qui
prépare les enflêchures qu'il ira remplacer demain tout en
haut des mâts. Il crée un oeil à chaque extrémité
d'un bout qu'il consolide par une surliure. Sa paumelle ressemble beaucoup
à mes orthèses de fonction qui immobilisent mes pouces en
laissant libres les 4 autres doigts. Demain, il lui faudra 15 mn pour fixer
chacun de ces "échelons" sur les haubans. Il vaut mieux
que ce soit du "costaud" car si un de ces "échelons"
cède alors qu'un gabier monte dans la mâture...
Près d'Alain, il y a aussi Corina qui raconte les chantiers de
recherche archéologique auquels elle a participé. Ce qui l'intéresse
surtout, ce sont les techniques employées par nos ancêtres
pour façonner leurs objets usuels ou les utiliser et donc elle observe
fidèlement ce que fait Alain.